L'Ouganda, une abondante terre de café au cœur de l’Afrique !
Considéré comme le deuxième pays producteur de café en Afrique après l’Ethiopie, l’Ouganda cultive majoritairement du Robusta et dans une moindre mesure de l’Arabica. Sur l’exercice 2023 / 2024, l’Ouganda signe sa meilleure année depuis 30 ans et devient le 1er pays exportateur de café en Afrique.
Et si nous partageons cet article c’est parce que nous vous proposons actuellement un magnifique terroir ougandais que ce soit en torréfaction filtre – le Mont Rwenzori – ou en torréfaction pour espresso sous la référence Symphonie d’arômes.
Une vrai gourmandise sur des arômes de banane et de chocolat au lait !
UN ACTEUR CLE DANS LE SECTEUR MONDIAL DU CAFE DEPUIS TOUJOURS !
Le robusta trouve son origine à l’état sauvage en Ouganda, sa terre de prédilection. Les premiers plans de Robusta ont été découverts en 1858 par les explorateurs britanniques Burton et Speke dans les régions du lac Victoria. Il s’agit de caféiers introduits dans la région de Bukba, trois siècles auparavant, par des conquérants Bunyoro venus du Congo et dont les récoltes étaient transportées vers le nord par des caravanes.
Au début du 20ème siècle, les colons britanniques encouragent la culture du café, créant ainsi une dépendance croissante de l’économie ougandaise vis-à-vis de ce produit. Avec un climat et une terre glaiseuse propice au Robusta, ce dernier devient la culture dominante dans l’ouest et le centre du pays. Quant à l’Arabica on le retrouve essentiellement sur les contreforts du Mont Elgon et du Mont Rwenzori. Le café s’intègre progressivement dans la vie des communautés rurales, devenant une source importante de revenu pour les petits agriculteurs et un atout essentiel pour l’économie du pays.
Le 9 Octobre 1962, l’Ouganda gagne son indépendance et fait de la production de café un enjeu national. Le gouvernement met en place des structures pour soutenir les producteurs locaux et contrôler les exportations. Jusqu’en 1970, la production connaît une croissance significative si bien que le café représente environ 90 % des exportations du pays.
Cependant l’instabilité des politiques économiques et l’abandon des soutiens auprès des agriculteurs occasionnent par la suite une baisse de la production et une stagnation de la qualité des récoltes. Il faut attendre les années 1990, pour que de nouvelles réformes soutenues par le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale relancent la filière et hissent l’Ouganda au deuxième rang des pays producteurs d’Afrique. Pour répondre aux marchés internationaux en quête de diversité et de « café de spécialité », l’accent est mis sur des variétés d’Arabica plus intéressantes tel que le Typica, le SL14 et le SL28.
UN PRODUIT LONGTEMPS ASSOCIE AU COLONISATEUR BLANC !
Localement, la consommation reste relativement modérée et ne représente que 3 % de la production. Toutefois, grâce à l’urbanisation, aux changements socio-économiques et aux initiatives gouvernementales, on constate ces dernières décennies que le café en tant que boisson se démocratise petit à petit à travers le pays.
Historiquement britannique, l’influence de la consommation du thé est depuis longtemps entrée dans les mœurs comme boisson chaude de prédilection au quotidien, au détriment du café, plus onéreux et considéré d’avantage comme un produit agricole destiné aux marchés internationaux. Ajouter à cela la précarité en milieu rural et le manque de produits dérivés tel que le café instantané, les capsules ou les boissons prêtes à boire. On comprend aisément cette disparité.
Depuis les années 2000, on observe une montée de l’intérêt pour la consommation locale de café, particulièrement dans les centres urbains où se développent des Coffee Shops reprenant les codes américains et européens. Ces lieux d’échange rassemblent les jeunes générations et apportent de nouvelles habitudes de consommation prônant un café de qualité issu de régions locales. Ainsi cette jeunesse, souvent connectée aux réseaux sociaux et influencée par les cultures urbaines, adoptent volontiers cette boisson tendance et moderne, valorisant ainsi le café comme symbole de fierté nationale.
En outre, l’autorité Ougandaise du café (UCDA) en fait aussi la promotion. Avec son soutien aux compétitions de café, ses formations de baristas ou encore ses campagnes de sensibilisation encourageant les Ougandais à apprécier le café et à l’intégrer dans leurs vie quotidienne, elle créé une réelle dynamique et une reconnaissance de la richesse local du pays.
LES NOMBREUX DEFIS A VENIR !
Comme dans d’autres pays, les changements climatiques affectent les zones de culture caféières, menaçant à la fois la qualité et la quantité de la production en Ouganda. En effet, la hausse des températures et les modifications des périodes de pluie forcent certains producteurs à cultiver à des altitudes plus élevées pour maintenir les rendements, surtout pour l’arabica qui est plus sensible aux variations climatiques.
Ajouter à cela les problèmes liés aux infrastructures et aux transports qui augmentent les coûts de production et réduisent la compétitivité. L’Ouganda doit faire face à de nombreux défis pour maintenir son positionnement sur le marché mondial et conserver ses terroirs de café. Il faut attirer les marchés soucieux de l’environnement et mettre l’accent sur la traçabilité, l’agriculture régénérative, la durabilité et la certification bio.
Pour cela le pays continue sans cesse d’innover, de former et de financer les nombreux petits producteurs, qui ne peuvent s’en sortir tout seul. Des partenariats internationaux se créent. Lancé en Décembre 2021, le projet « ROBUST » financé à hauteur de 4,5 millions d’euros par l’Union Européenne en est l’illustration. Regroupant des instituts agronomiques ougandais, kenyans, néerlandais, français et indiens, son but est d’améliorer les systèmes de culture agroforestière du café Robusta, afin de contrer l’impact négatif du changement climatique sur les populations et l’environnement. Dans la région du Rwenzori, des ONG comme WWF se mobilisent aussi et travaillent d’arrache-pied à préserver les richesses naturelles tout en développant de manière durable les activités agricoles.
En parallèle, au travers de produits dérivés tel que les capsules ou les boissons prêtes à boire, l’Ouganda diversifie son offre pour s’adapter aux préférences des consommateurs modernes. Le pays bénéficie également d’une génération dynamique de jeunes entrepreneurs agricoles et d’associations de producteurs qui redynamisent l’industrie en introduisant de nouvelles pratiques commerciales et marketings.
En somme, le café reste toujours au cœur de l’économie ougandaise et joue un rôle crucial dans la vie de millions d’agriculteurs ruraux. L’évolution de ce secteur, illustre la capacité de l’Ouganda à s’adapter aux nouvelles tendances et aux exigences mondiales. Le succès futur de l’industrie du café dépendra comme pour d’autres, de leur faculté à surmonter les défis climatiques et économiques tout en continuant à maintenir une production de qualité prônant un café toujours plus durable, plus éthique, plus vertueux.