Aux origines du Cupping !

Le Cupping existe dans l’industrie du café depuis fort longtemps. Il s’agit d’une méthode de dégustation standardisée du café qui est apparue à la fin du 19ème siècle pour répondre au besoin de vérifier la qualité d’un café au travers de tous nos sens. D’abord utilisée pour parfaire la prise de décision lors des ventes aux enchères, elle est aujourd’hui une norme mondiale de toute l’industrie du café. Primordiale dans la filière du « Café de Spécialité », on la retrouve aussi comme outil de notation dans les concours “Cup of Excellence”.
LE CUPPING FAIT SA REVOLUTION ET GAGNE EN COMPLEXITE ET PRECISION !
En 1890, il n’existait aucun système de normalisation établi pour le café. Le terme « Cupping » n’était utilisé que pour l’évaluation visuelle. Le prix du café était fixé uniquement en fonction de la taille et de la couleur des grains verts. C’est alors que trois figures font leur apparition et vont révolutionner le « Cupping » en élaborant un cahier des charges précis des standards que nous connaissons aujourd’hui. Il s’agit de Clarence E. Bickford, de la torréfaction Hills Bros et de Bert Dagoberto Balart.
Clarence E. Bickford était un courtier en produits agricoles qui a inventé le test de qualité à la tasse. Entre-temps, Hills Bros à San Francisco, a été la première torréfaction à adopter cette approche. Avec cette méthode d’évaluation du café, ils avaient la volonté de sourcer un café de qualité supérieure, noté en fonction de ses caractéristiques, et plus seulement en fonction de l’apparence des grains verts. Ainsi leurs cheminements mis en évidence que les grains plus petits et cultivés en haute altitude avaient tendance à avoir une meilleure richesse aromatique.
Enfin, B.D. Balart a été l’un des premiers en 1932 à créer, une procédure complète et formelle. Il élabora un cahier des charges codifiant toute la méthodologie du « Cupping », étape par étape. Il instaura comme pour le vin, le contrôle de l’environnement (température, mouvement de l’air, son, odeur) et la dégustation à l’aveugle accompagnée de tout le vocabulaire propre à l’analyse sensorielle du café.
Aujourd’hui nous retrouvons toujours les bases de cette méthode avec plus de contrôle de l’environnement de dégustation et une précision accrue des équipements. Des bols à fond noir ou un éclairage rouge éliminent l’influence liée à la couleur. L’eau est filtrée, standardisant l’infusion de café. La température de la pièce, les mouvements de l’air ou encore les sons et odeurs sont parfaitement maîtrisés. Les moulins utilisés sont munis de repères micrométrique et/ou macrométrique et la balance se veut très précise, affichant 0.01g et toujours équipée d’un Timer. Quant aux appareils de contrôle, ils nous indiquent avec précision la densité et le taux d’humidité du café vert ainsi que le degré extérieur et intérieur de torréfaction du grain cuit et la granulométrie du café moulu.
Aujourd’hui, le Cupping est devenu un outil essentiel pour tout bon torréfacteur qui se respecte et apporte un vocabulaire et une méthodologie claire et précise. Il permit au fil des années, aux torréfacteurs de gagner en précision et professionnalisme pour mieux maîtriser les cuissons et proposer un café de qualité toujours plus régulier d’une cuisson à l’autre.
LA ROUE DES SAVEURS, LE CHAMPS LEXICAL DU CAFE PAR EXCELLENCE !

Cette roue est apparue en 1995, à l’initiative de l’association mondiale du café. Son objectif est d’apporter un lexique propre au café. Au fil des années, elle a évolué et est devenue elle aussi une norme de l’industrie du café, constituant l’étude la plus vaste et la plus collaborative jamais réalisée. Actuellement la roue compte 110 saveurs, arômes et caractéristiques ainsi que des éléments mesurant l’intensité d’un café.
Pour chacun de nos cafés, nous détaillons d’ailleurs son registre aromatique. Exemple: cliquez sur Cocooning.
LE NEZ DU CAFE, UN OUTIL D’ENTRAINEMENT OLFACTIF REVOLUTIONNAIRE !

Comme pour le nez du vin, Jean Lenoir avec l’aide de David Guermonprez, ingénieur biochimiste et Éric Verdier, dégustateur de renom, créa en Octobre 1997 le Nez du Café, permettant de traduire et défendre les réalités gustatives et olfactives du café.
Avec sa dernière mise à jour dévoilée au printemps 2025, ce coffret regroupe maintenant les composés odorants les plus caractéristiques des différents cafés du monde à travers une palette de 60 notes aromatiques.
Le terroir de notre espresso Cocooning: Le Trésor des Terres Mayas infusé dans chaque Tasse
Nous ne pouvons résister au plaisir de partager davantage d’information sur le terroir guatémaltèque qui compose notre espresso Cocooning dont tout le monde de raffole.
Nous l’adorons et c’est d’ailleurs l’unique café Pure Origine que nous vous proposons d’une année sur l’autre.

La récolte bat son plein dans la région de Huehuetenango depuis décembre. L’occasion pour nous de vous parler de notre fameux Cocooning, café guatémaltèque plébiscité par tous nos clients pour sa douceur et ses savoureux arômes d’amandes et de noisettes.
TOUT D’ABORD UN PEU D’HISTOIRE:
Le café a été introduit au Guatemala au XVIIIème siècle, en pleine conquête espagnole, par des Jésuites arrivant des Antilles. D’abord planté dans les régions d’Amatitlán et d’Antigua, il n’eut aucun mal à se développer dans le reste du pays. En effet, grâce aux nombreux micros climats, aux températures douces et à un sol volcanique fertile, le caféier prolifère sans vergogne.
Au départ il était utilisé davantage comme remède médicinal que comme boisson. Il faudra attendre les années 1860 pour voir apparaître les premières petites plantations. Très rapidement le café guatémaltèque gagne en renommée et devient à partir de 1880 le produit agricole le plus exporté du Guatemala. Puis sous l’impulsion du gouvernement, la filière s’organise et la culture du café connaît une forte croissance entre 1898 et 1931.
De nos jours, les plantations de caféiers sont exploitées par plus de 100 000 petits producteurs, essentiellement de l’arabica lavé. Elles représentent 305 000 hectares répartis dans les 22 départements du pays, soit 2,8 % du territoire national.
UN TERROIR SENSATIONNEL POUR UN CAFE EXCEPTIONNEL !
Revenons à notre très cher Cocooning. Tout commence en 1958 avec le Docteur Jorge Vides qui achète une forêt pour y planter des caféiers de variété Bourbon Rouge et Caturra. La ferme “La Bolsa” voit le jour.
Cette ferme est enclavée entre les montagnes sur le terroir La Libertad, le plus élevé et le plus sec de l’appellation Huehuetenango. Elle s’étend sur 108 hectares entre 1300 et 1700 mètres d’altitude dans un sol calcaire conférant une belle complexité en tasse. Les vents secs et chauds qui balaient les montagnes depuis la plaine mexicaine de Tehuantepec protègent les caféiers du gel et permettent de cultiver du café jusqu’à 2 000 mètres d’altitude. La récolte des cerises de café se fait de manière sélective à l’optimum de leurs maturité et les traitements post-récolte sont réalisés directement sur place ce qui permet une maîtrise totale des process de fermentation.
Ainsi tout en pratiquant à plein temps la médecine, le Docteur Vides cultive avec passion ses plants de caféiers. Sa volonté est de proposer au torréfacteur une qualité constante où tradition et innovation vont de pair.
Mais pour lui, le café n’est pas simplement un produit agricole lambda. Il s’agit d’une réelle opportunité d’améliorer le niveau de vie de la communauté et de transmettre aux nouvelles générations un travail concret offrant une meilleure rémunération. C’est pourquoi, en 1980, il crée sur son exploitation une école primaire toujours ouverte aujourd’hui.
Depuis, trois générations se sont succédées. Renardo Ovalle, petit-fils du Dr Vides, en est le digne héritier. Il a à cœur de perpétuer la philosophie humaniste de son aïeul et de poursuivre les traditions familiales tout en restant ancré dans la modernité.
Son respect du café, de la terre et de l’histoire de cet endroit va au-delà de son rôle de producteur. Dans la continuité de l’œuvre de son grand-père, il travaille depuis 12 ans avec l’association « Coffee Care » à réduire le travail des enfants et à améliorer la qualité de vis des cueilleurs et de leurs familles.
Bref vous l’aurez compris, derrière chaque café que nous choisissons se cache une aventure humaine valeureuse et bienveillante.

Chacun son Filtre, Chacun son Moulin, Passes le Café à ton Voisin !

A l’heure ou l’espresso a le vent en poupe et où les machines automatiques conquièrent chaque année de plus en plus de foyers, il nous a paru essentiel pour l’hiver de revenir aux fondamentaux et de vous parler de « café filtre » ou plutôt de « méthodes douces ».
Même si elle n’est plus trop mise sur le devant de la scène, la cafetière filtre demeure toujours, en toute humilité, la méthode de préparation du café la plus consommée en France et la plus répandue au monde. Elle illustre parfaitement l’évolution de la culture du café à travers les siècles. Prisée dans les foyers et plébiscitée dans les Coffee Shop, elle est appréciée pour son côté artisanal et la possibilité de personnaliser chaque étape de la préparation.
Pilier de nos réveils matinaux et des moments de détente, le rituel du café filtre se veut en total opposition avec l’espresso. Quand l’un se boit rapidement après un déjeuner au restaurant ou entre deux rendez-vous au bureau, le café filtre, lui, prône le calme, la lenteur, la douceur et invite à un moment hors du temps, loin de tout le tumulte de la vie quotidienne.
UNE HISTOIRE D'INNOVATION ET DE TRADITION
Avant son invention, le café était infusé directement dans l’eau chaude puis filtré de manière rudimentaire ou consommé directement avec les résidus. Ce procédé importé du Moyen-Orient au XVIIème siècle manquait de finesse et laissait souvent des sédiments dans la tasse et une amertume trop présente.
C’est alors qu’en 1908, une ménagère allemande, Melitta Bentz, eut l’idée de percer un récipient en métal et d’y placer un papier buvard emprunté à ses enfants. Ce système novateur permit ainsi de retenir les résidus tout en laissant passer le café infusé. Elle déposa le brevet en Juin 1908 et fonda avec son mari Hugo Bentz l’entreprise éponyme que nous connaissons tous et qui deviendra l’un des leaders mondiaux des produits liés au café. Cette date marque l’avènement du café filtre moderne.
Grâce à Melitta et à la simplicité de son invention, le café filtre gagne rapidement en popularité, d’abord en Allemagne puis aux Etats-Unis où la simplicité et la qualité de cette méthode séduisent les amateurs de café. Il faudra attendre 1965, avec la fabrication de la première cafetière filtre électrique pour préparer huit tasses de café en six minutes. Une vraie révolution à l’époque !
Après la Seconde Guerre mondiale, l’industrialisation permit de produire des filtres en papier à grande échelle. De nombreuses marques, comme Melitta et d’autres, commencèrent à inonder le marché mondial, standardisant ainsi la méthode. Puis des marques japonaises comme Hario virent le jour. Cette dernière apporta des innovations notables comme le fameux porte-filtre V60 et la bouilloire à col de cygne, permettant un nouveau niveau de contrôle et valorisant davantage les arômes du café.
Simple, accessible et intuitif, la cafetière filtre s’adapte à tous les goûts et tous les budgets. Sa préparation consiste généralement au passage de l’eau chaude à travers un lit de café moulu grossièrement, lui-même contenu dans un filtre en papier. Il en résulte une boisson claire et légère, idéale pour apprécier toute la palette aromatique d’un grand cru de café. À la différence de l’expresso, le café filtre utilise plus d’eau, une pression naturelle et un temps d’extraction plus long qui augmentent la teneur en caféine de la boisson.

UNE PLONGÉE DANS LES DIFFÉRENTES MÉTHODES D'INFUSION
Aujourd’hui, le café filtre ne ressemble plus du tout au café noir et amer de nos grands-parents. On dénombre une multitude de « méthodes douces » toutes aussi différentes les unes que les autres pour un rendu en tasse très varié tant sur l’équilibre, la clarté, le corps, la longueur en bouche que les arômes dominant. On distingue deux catégories de « méthodes douces », celles par immersion comme le Clever Dripper, la cafetière à piston ou l’AeroPress et celles par filtration comme la Chemex, la V60 ou l’Origami. Pour chacune il vous faut une bouilloire à col de cygne, une balance de précision avec Timer et une mouture adaptée : fine pour l’AeroPress, moyenne pour le V60 et plus grossière pour la Chemex.
LA SIMPLICITE DE LA CAFETIERE A PISTON
Compagnon idéal du petit-déjeuner, la cafetière à piston séduit par sa simplicité et sa rapidité. Préchauffer votre cafetière, ajouter 16,5 gr de café moulu grossièrement puis saturer la mouture avec 20 cl d’eau à 93°C. Après un temps d’infusion qui peut aller jusqu’à 4 minutes suivant le résultat que l’on recherche, abaisser simplement le piston pour filtrer la boisson et le tour est joué. Cette méthode vous permet d’avoir plus de corps et de texture en tasse. Chez Café Toqué on vous recommande nos grands crus du Guatemala au registre gourmand et aux arômes de fruits secs. Le Todosantarita en version filtre ou le Cocooning en version espresso pour ce qui souhaite un café plus corsé.

LE PARFAIT EQUILIBRE DE LA HARIO V60 OU DE L’ORIGAMI
D’origine Japonaise, cette méthode manuelle repose sur un cône en céramique d’un angle de 60° et des filtres en papier assez fins. Il en résulte un café équilibré offrant un bon compromis entre corps et clarté aromatique. Nous vous conseillons 24 gr de café pour 30 cl d’eau. Tous nos cafés filtre se prêtent magnifiquement à cette méthode. Mais nous avons un coup de cœur particulier pour notre cru de Colombie, le Santa Rosa et ses arômes fruités d’orange et clémentine.

L’ELEGANCE DE LA CHEMEX
Inventée en 1941 par le docteur Peter Schlumbohm, cette cafetière au design emblématique ressemble à un sablier. Faite de verre soufflé et cerclée de bambou, elle met parfaitement en lumière les arômes les plus subtils, les plus délicats. Son filtre en papier épais retient davantage d’huiles et de sédiments que celui du V60 ce qui offre une grande clarté aromatique et développe peu de corps. Nous vous conseillons 30 gr de café pour 50 cl d’eau. Le résultat se veut clair, délicat et équilibré. Idéal pour valoriser les arômes puissants de fruits exotiques et de sucre vanillé de notre grand terroir de l’Ouganda.

De manière générale, pour avoir un résultat en tasse optimum, il faut privilégier un café fraîchement torréfié, cuit spécialement pour les méthodes filtres et moulu à la dernière minute. L’eau aussi à son importance, elle ne doit pas être trop dure et idéalement à une température de 93°C. Veillez à toujours rincer votre filtre en papier et à bien préchauffer tous vos équipements afin d’éviter la déperdition de chaleur pendant l’infusion.
Après c’est comme pour les goûts et les couleurs, chacun à sa méthode de prédilection et sa propre recette perso (ratio eau/café, température, temps, taille de mouture). Quoiqu’il en soit l’important est de toujours vous faire plaisir et de préparer un café que vous appréciez, qui vous ressemble. Car loin d’être monotone, un même café offre une infinité de possibilités selon la recette et la méthode utilisée.
Bien plus qu’une banale boisson chaude, le café filtre est le fruit d’une innovation ingénieuse qui a révolutionné la façon de consommer le café. De l’invention de Melitta Bentz aux nombreuses déclinaisons modernes, cette méthode a su traverser les époques en alliant simplicité, raffinement et adaptabilité pour toujours suivre nos modes de consommation. Que vous soyez novice, amateur de tradition ou explorateur des nouvelles tendances, l’art du café filtre reste intemporelle. C’est une invitation au partage, à la découverte, ou chaque gorgée nous fait voyager.
L'Ouganda, une abondante terre de café au cœur de l’Afrique !

Considéré comme le deuxième pays producteur de café en Afrique après l’Ethiopie, l’Ouganda cultive majoritairement du Robusta et dans une moindre mesure de l’Arabica. Sur l’exercice 2023 / 2024, l’Ouganda signe sa meilleure année depuis 30 ans et devient le 1er pays exportateur de café en Afrique.
Et si nous partageons cet article c’est parce que nous vous proposons actuellement un magnifique terroir ougandais que ce soit en torréfaction filtre – le Mont Rwenzori – ou en torréfaction pour espresso sous la référence Symphonie d’arômes.
Une vrai gourmandise sur des arômes de banane et de chocolat au lait !
UN ACTEUR CLE DANS LE SECTEUR MONDIAL DU CAFE DEPUIS TOUJOURS !
Le robusta trouve son origine à l’état sauvage en Ouganda, sa terre de prédilection. Les premiers plans de Robusta ont été découverts en 1858 par les explorateurs britanniques Burton et Speke dans les régions du lac Victoria. Il s’agit de caféiers introduits dans la région de Bukba, trois siècles auparavant, par des conquérants Bunyoro venus du Congo et dont les récoltes étaient transportées vers le nord par des caravanes.
Au début du 20ème siècle, les colons britanniques encouragent la culture du café, créant ainsi une dépendance croissante de l’économie ougandaise vis-à-vis de ce produit. Avec un climat et une terre glaiseuse propice au Robusta, ce dernier devient la culture dominante dans l’ouest et le centre du pays. Quant à l’Arabica on le retrouve essentiellement sur les contreforts du Mont Elgon et du Mont Rwenzori. Le café s’intègre progressivement dans la vie des communautés rurales, devenant une source importante de revenu pour les petits agriculteurs et un atout essentiel pour l’économie du pays.
Le 9 Octobre 1962, l’Ouganda gagne son indépendance et fait de la production de café un enjeu national. Le gouvernement met en place des structures pour soutenir les producteurs locaux et contrôler les exportations. Jusqu’en 1970, la production connaît une croissance significative si bien que le café représente environ 90 % des exportations du pays.
Cependant l’instabilité des politiques économiques et l’abandon des soutiens auprès des agriculteurs occasionnent par la suite une baisse de la production et une stagnation de la qualité des récoltes. Il faut attendre les années 1990, pour que de nouvelles réformes soutenues par le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale relancent la filière et hissent l’Ouganda au deuxième rang des pays producteurs d’Afrique. Pour répondre aux marchés internationaux en quête de diversité et de « café de spécialité », l’accent est mis sur des variétés d’Arabica plus intéressantes tel que le Typica, le SL14 et le SL28.

UN PRODUIT LONGTEMPS ASSOCIE AU COLONISATEUR BLANC !
Localement, la consommation reste relativement modérée et ne représente que 3 % de la production. Toutefois, grâce à l’urbanisation, aux changements socio-économiques et aux initiatives gouvernementales, on constate ces dernières décennies que le café en tant que boisson se démocratise petit à petit à travers le pays.
Historiquement britannique, l’influence de la consommation du thé est depuis longtemps entrée dans les mœurs comme boisson chaude de prédilection au quotidien, au détriment du café, plus onéreux et considéré d’avantage comme un produit agricole destiné aux marchés internationaux. Ajouter à cela la précarité en milieu rural et le manque de produits dérivés tel que le café instantané, les capsules ou les boissons prêtes à boire. On comprend aisément cette disparité.
Depuis les années 2000, on observe une montée de l’intérêt pour la consommation locale de café, particulièrement dans les centres urbains où se développent des Coffee Shops reprenant les codes américains et européens. Ces lieux d’échange rassemblent les jeunes générations et apportent de nouvelles habitudes de consommation prônant un café de qualité issu de régions locales. Ainsi cette jeunesse, souvent connectée aux réseaux sociaux et influencée par les cultures urbaines, adoptent volontiers cette boisson tendance et moderne, valorisant ainsi le café comme symbole de fierté nationale.
En outre, l’autorité Ougandaise du café (UCDA) en fait aussi la promotion. Avec son soutien aux compétitions de café, ses formations de baristas ou encore ses campagnes de sensibilisation encourageant les Ougandais à apprécier le café et à l’intégrer dans leurs vie quotidienne, elle créé une réelle dynamique et une reconnaissance de la richesse local du pays.
LES NOMBREUX DEFIS A VENIR !
Comme dans d’autres pays, les changements climatiques affectent les zones de culture caféières, menaçant à la fois la qualité et la quantité de la production en Ouganda. En effet, la hausse des températures et les modifications des périodes de pluie forcent certains producteurs à cultiver à des altitudes plus élevées pour maintenir les rendements, surtout pour l’arabica qui est plus sensible aux variations climatiques.
Ajouter à cela les problèmes liés aux infrastructures et aux transports qui augmentent les coûts de production et réduisent la compétitivité. L’Ouganda doit faire face à de nombreux défis pour maintenir son positionnement sur le marché mondial et conserver ses terroirs de café. Il faut attirer les marchés soucieux de l’environnement et mettre l’accent sur la traçabilité, l’agriculture régénérative, la durabilité et la certification bio.
Pour cela le pays continue sans cesse d’innover, de former et de financer les nombreux petits producteurs, qui ne peuvent s’en sortir tout seul. Des partenariats internationaux se créent. Lancé en Décembre 2021, le projet « ROBUST » financé à hauteur de 4,5 millions d’euros par l’Union Européenne en est l’illustration. Regroupant des instituts agronomiques ougandais, kenyans, néerlandais, français et indiens, son but est d’améliorer les systèmes de culture agroforestière du café Robusta, afin de contrer l’impact négatif du changement climatique sur les populations et l’environnement. Dans la région du Rwenzori, des ONG comme WWF se mobilisent aussi et travaillent d’arrache-pied à préserver les richesses naturelles tout en développant de manière durable les activités agricoles.
En parallèle, au travers de produits dérivés tel que les capsules ou les boissons prêtes à boire, l’Ouganda diversifie son offre pour s’adapter aux préférences des consommateurs modernes. Le pays bénéficie également d’une génération dynamique de jeunes entrepreneurs agricoles et d’associations de producteurs qui redynamisent l’industrie en introduisant de nouvelles pratiques commerciales et marketings.
En somme, le café reste toujours au cœur de l’économie ougandaise et joue un rôle crucial dans la vie de millions d’agriculteurs ruraux. L’évolution de ce secteur, illustre la capacité de l’Ouganda à s’adapter aux nouvelles tendances et aux exigences mondiales. Le succès futur de l’industrie du café dépendra comme pour d’autres, de leur faculté à surmonter les défis climatiques et économiques tout en continuant à maintenir une production de qualité prônant un café toujours plus durable, plus éthique, plus vertueux.

Erna Knutsen, entrepreneuse d’avant-garde et pionnière du café de spécialité !
Cela fait maintenant 15 ans que le Café de Spécialité a débarqué en France. A l’époque une poignée de passionnés s’emparaient du sujet et commencèrent à changer les mœurs et promouvoir un café plus qualitatif, plus responsable, plus vertueux…
Cette date anniversaire est l’occasion pour nous de revenir aux origines et de vous parler d’une légende qui a initié le mouvement, Madame Erna Knutsen.

Considérée comme la Reine du Café de Spécialité, elle était en 1968 secrétaire de Bert Fulmer, un associé de la société « B.C. Ireland », qui importait du café, des épices et des aromates dans la région de San Francisco. Le titre du poste, « Assistante de Direction », n’était pas vraiment utilisé à l’époque, mais il est clair que les compétences d’Erna Knutsen l’ont amenée au-delà de toute définition de secrétaire. Elle deviendra en 1981 la Vice-Présidente de cette même entreprise. Femme de conviction toujours souriante, elle due batailler durement pour arriver à s’imposer à la table des dégustations (Cupping) où seul les hommes était admis.
A cette période le marché du café américain est en perte de vitesse, dominé principalement par des torréfacteurs « industriels » qui achètent 70 % de la production mondiale, sans tenir compte de l’aspect qualitatif de l’agriculture ou de la notion de terroir. Les cafés sont achetés en gros volume, à bas prix et mélangés sans vergogne. L’achat de café en container était la norme.
C’est alors qu’Erna Knutsen y met, avec passion, son grain de café. Lors d’un voyage en Indonésie, elle gouta pour la première fois un café de l’archipel de Sumatra, le « Mandheling Sumatra » et fut littéralement subjuguée. Cette tasse fut un électrochoc, qui changea sa vision des choses et guidera le reste de sa vie. Elle convainc alors son patron d’acheter un container de ce cru (250 sacs de 60 kgs), en lui promettant l’exploit de l’écouler en un mois seulement. De retour à San Francisco, elle en fit la promotion auprès des petits artisans torréfacteurs et réussit à tenir sa promesse.
Cet évènement conditionna en 1978 son discours de la conférence internationale sur le café de Montreuil. A cette occasion, elle exposa sa vision et prononça pour la deuxième fois le terme de « Café de Spécialité ». Elle y établit les fondements des critères de qualité et de traçabilité à respecter. De plus, l’engouement des consommateurs américains pour des cafés de meilleure qualité à la typicité incroyable ne cesse d’augmenter. Ces derniers sont lassés du café de commodité au goût standardisé.

En 1982, elle donne une image publique de ce concept en étant l’une des fondatrices de la SCAA (Speciality Coffee Association of America), faisant ainsi entrer le café dans une nouvelle ère. Cela permis l’émergence et la structuration d’une filière nouvelle qui redonnera au café toutes ses lettres de noblesse et un nouvel essor.
En 1985, Erna Knutsen rachète la branche café de « B.C. Ireland » et la renomme « Knutsen Coffees Ltd ». Ce fut l’avènement du « sourcing » au plus près des caféiers, directement dans les fermes. Ainsi ses nombreux voyages lui ont permis aisément d’établir de solides relations de confiance avec les producteurs et exportateurs de café du monde entier.
En 1998, la branche Européenne de la SCA fut créée à Londres. Pour plus de synergie, elle fusionnera en 2017 avec l’association américaine. Aujourd’hui, la Speciality Coffee Association est le premier porte-parole de la filière. Elle a pour principale vocation de rassembler tous les acteurs et de promouvoir le Café de Spécialité à travers le monde. Outre l’amélioration constante de la qualité du café, elle œuvre d’arrache-pied à diffuser les bonnes pratiques de production et de consommation du café.
Erna Knutsen nous a quitté en 2018 et il appartient désormais à nous de marcher dans ses traces et de faire perdurer à notre échelle tout ce qu’elle a construit. Aujourd’hui, à quelques exceptions près, toutes les régions productrices de café connues commercialisent une petite part de Café de Spécialité et tous les pays consommateurs enregistrent chaque année une consommation qui ne cesse de croître.
Participer à l'avenir du café en Colombie, un enjeu pour Café Toqué !
La Colombie est le 3ème producteur mondial de café. Ses régions montagneuses possèdent une variété de microclimats donnant des cafés exceptionnels couvrant un vaste éventail d’arôme avec des profils bien distincts propres à chaque région. Les principales variétés d’Arabica sont le Typica et le Bourbon avec un traitement post-récolte majoritairement « Lavé ».

Racafé est depuis plus de 68 ans, l’un des principaux acteurs et commerçants de café vert en Colombie. Il se concentre essentiellement sur l’achat et la commercialisation du café vert et son développement. Il fait le lien entre petits producteurs et importateurs ou torréfacteurs étrangers.
Dans sa vision, tout comme nous, Racafé prône l’éthique à travers une consommation responsable du café, basée sur des principes de durabilité et la notion de gagnant-gagnant. Ils ont à cœur d’avoir un impact positif sur la planète et de renforcer le lien humain entre producteurs, torréfacteurs et consommateurs finals.

CAFE TOQUE APPORTE SON SOUTIEN AU PROJET CRECER !
Créer en 2020 par Racafé, le projet Crecer est né de la volonté de conserver et protéger la biodiversité du territoire Colombien tout en aidant les communautés à mieux cultiver leurs parcelles de café et in fine mieux en vivre. Il vise à donner un cap, une direction aux fermiers qui adhèrent au projet pour leurs garantir un avenir. Et quand on sait que deux millions de Colombiens vivent du café, on comprend mieux l’enjeu et son importance. En 2022, il y avait 899 fermes qui adhéraient au projet.
Ce projet est financé via une prime versée sur chaque kilog de café vert acheté par Café Toqué, qui est le premier torréfacteur français à participer à ce projet ! En achetant nos cafés Colombien auprès de notre importateur DRWakefield nous participons ainsi à notre échelle à subvenir à ce fond d’investissement dédié essentiellement aux producteurs de café.
UNE AMELIORATION CONTINUE ET PERENNE DANS LE TEMPS !
Ainsi, Crecer aide les producteurs à adopter une agriculture durable et responsable qui augmenteraient la qualité du café, sa rentabilité, leurs conditions de travail et donnerait les outils pour se développer sur le long terme. Les problématiques sont nombreuses et variées : maîtrise du séchage, érosion des sols, changements climatiques, manque d’eau, problèmes de sécurité…
Pour ce faire, ils se concentrent sur trois piliers, l’environnementale, le sociale et l’économique. A travers 21 indicateurs permettant d’évaluer de manière concrète les points à prioriser, ils vont élaborer avec le producteur un plan durable et déterminer les actions à entreprendre sur l’exploitation agricole.
Concrètement cela passe par de la formation sur les bonnes pratiques agricoles, la gestion des pesticides, le traitement des déchets, la maitrise de sa consommation en eau et l’adaptation au changement climatique. Au niveau social, il vise à améliorer les conditions de travail, apporter une sécurité alimentaire, mieux gérer les horaires de travail et au final faire le lien entre génération pour que le café Colombien perdure. Sur le plan économique, ce projet apporte surtout des outils et du matériels permettant de mieux sécuriser ses coûts d’exploitation, ses revenues et faciliter le travail au quotidien.

Comme vous avez pu le lire nos cafés Colombiens ne se résument pas seulement à une boisson savoureuse au caractère fruité et aux arômes gourmands de caramel, nougat, orange et clémentine de notre Cumbia (gamme espresso ou Santa Rosa en torréfaction filtre). Ils sont bien plus riches encore !
C’est ce sens de notre travail en tant que torréfacteur artisanal qui a abouti à la création de notre marque et atelier de torréfaction !
Enjeux du café : changements climatiques et agriculture régénératrice
Récemment, nous avons eu la plaisir de rencontrer Arnaud Causse, agronome et caféiculteur en Equateur. Ce pionnier en matière de Caféiculture, animait une conférence autour de « l’Agriculture Régénérative » et des défis à venir liés aux changements climatiques. Ce fut l’occasion aussi pour nous de retrouver la communauté de torréfacteurs lyonnais.
Originaire de l’Aveyron, Arnaud Causse est un passionné. Il n’a pas peur d’aller à contre-courant, de sortir des sentiers battus et d’expérimenter de nouvelles démarches d’agriculture, plus qualitative, vertueuse, bienveillante et profitable à l’homme comme à la nature. Ses fermes sont devenues des modèles du genre en matière d’agriculture régénérative.
Il est propriétaire en Equateur de la ferme « Las Tolas Estate » (implantée au milieu d’une forêt naturelle) et de la ferme « Las Terrazas Del Pisque » (implantée au milieu d’un désert rocheux). Il dirige également un regroupement de Caféiculteurs nommé « Altos Coffee » dont le but est de proposé une gamme de café de spécialité couvrant l’ensemble des différents microclimats de l’Equateur.
Située à une altitude de 1700 mètres, la ferme « Las Tolas Estate » se trouve dans la forêt tropicale Andean Choco, dans un « Trou de Nuage » quelque part entre la forêt de nuage et la forêt humide. Elle dispose de 2500 mm de précipitation annuelle et d’un bel ensoleillement. Arnaud Causse y cultive des variétés originaires du Salvador comme le Bourbon, le Pacamara, le Caturra, le Pacas, le Java et l’hybride de Las Tolas, mutation équatorienne de son propre Bourbon. Ce terroir ombragé offre en tasse des cafés avec une vive acidité, un corps riche et des arômes floraux complexes.
Sa deuxième ferme « Las Terrazas Del Pisque » est localisée à quelques mètres de la capitale Quito, sur les montagnes arides, entre 1800 et 3200 mètres (terroir idéal pour réaliser un café complexe). A l’inverse de « Las Tolas », celle-ci se situe dans un milieu montagneux désertique et n’a que 500 mm de pluie annuelle. Les variétés cultivées sont le Typica, le Bourbon, le Java, le Yellow Caturra, le Pacamara et le Maragogype. Au sein de cette ferme Arnaud Causse a créé une forêt protectrice pour pouvoir y cultiver des caféiers mais aussi des fruits, des légumes et des plantes aromatiques. Une vraie volonté de donner une place importante « au vivant ».
Son agriculture ce veut générative et syntropique. Cette approche se base sur une diversité et une synergie des cultures et le fonctionnement des écosystèmes naturels. Le but est d’utiliser seulement les ressources internes de son exploitation, libéré de toutes sollicitations extérieures. Elle vise aussi à créer un système de cultures dense et complexe pour aboutir à un équilibre entre les plantes et ainsi obtenir des récoltes abondantes. L’idée est de remettre les Caféiers dans les conditions de lumière et de fertilité qu’ils auraient eue dans leur milieu naturel pour renforcer leur résistance aux maladies et aléas climatiques.

L’AGRICULTURE REGENERATIVE, UN MODELE A DEVELOPPER
Tout part d’un constat flagrant ! Premièrement, l’agriculture actuelle est la source d’un quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Ensuite on constate que 55 % des caféiculteurs ont plus de 50 ans et que la plupart des jeunes délaissent les exploitations caféières familiales pour aller en ville trouver un travail moins difficiles, loin de la paupérisation. Ajouter à cela le réchauffement et les aléas climatiques, il est plus qu’urgent d’agir pour la préservation et l’améliorer de la culture du café et pour l’augmentation de l’attractivité de ce métier aussi passionnant que complexe.
L’agriculture régénérative apporte une réponse et doit permettre d’améliorer la qualité des cafés et d’assurer des revenus viables pour le producteur tout en étant valorisant auprès de la société. Cette méthode s’oppose donc à l’agriculture dite « intensive » et offre des solutions aux défis majeurs de notre siècle. Il n’y a pas de cahier des charges officiel, seulement des principes de bases. Elle réunit un ensemble de pratiques agricoles dont l’objectif premier est de renforcer naturellement la qualité des sols ou de restaurer la fertilité des sols malades ou épuisés ou encore de rendre cultivable des zones arides. Elle lutte également contre le réchauffement climatique, favorise la préservation du vivant et conserve une bonne qualité de l’eau et de l’air.
Ce type d’agriculture s’appuie largement des traditions paysannes naturelles du monde entier, mais aussi des recherches et innovations modernes en matière d’agriculture durable. Elle ne doit pas s’enfermer dans une pratique unique et généraliste. Il faut laisser places à une pluralité de méthode adaptée aux spécificités de chaque terroir. Cette approche implique d’expérimenter, de mesurer, d’ajuster et d’apprendre de ses erreurs. Là aussi la collaboration et le partage de connaissance entre agriculteur est nécessaire afin de bénéficier du retour d’expérience de chacun.
Il faut 3 à 5 ans pour mettre en place cette agriculture. A terme, elle doit permettre au producteur de vivre décemment de son métier, de bénéficier d’un meilleur partage de la valeur, et d’améliorer ses conditions de travail.
Être agriculteur est un métier complexe qui demande énormément de connaissances. Pour que les producteurs puissent prendre part et progresser dans leurs pratiques quotidiennes, ils doivent pouvoir bénéficier d’un accompagnement et de formations, qu’ils pourront ensuite appliquer au sein de leurs exploitations et transmettre à leur tour. Arnaud Causse est de cela et constitue un acteur majeur et essentiel en la matière.

EXEMPLES DE PRATIQUES EN AGRICULTURE REGENERATIVE
- Respecter la structure originelle des sols et leur cycle de vie (utilisation de technique adaptée et du non-labour pour conserver l’habitat des organismes vivants, favoriser les populations de micro-organismes et autres vers de terre et préserver les chaînes alimentaire qui les unissent).
- Couvrir les sols avec de l’enherbement naturel, ou avec des couverts végétaux choisis et semés (en associant diverses plantes, le couvert végétal permet d’aérer les parcelles, de les protéger du soleil, d’accroître la fertilité du sol, de capter d’avantage de carbone, de faciliter l’infiltration de l’eau et d’évite l’érosion et le recours au paillage).
- Utiliser des engrais verts et du compost naturel d’origine locale (apporte un taux d’humus important pour une fertilité pérenne et une hygrométrie optimale et régulière).
- Faire de la polyculture de variétés adaptées au terroir et au climat local (mise en place de cultures intermédiaires et intercalaires qui correspondent à la période située entre la récolte principale de café).
- Pratiquer la parcellisation, l’assolement et la jachère.
- Utiliser des intrants phytosanitaires organiques naturelles d’origine végétale et biodégradables, si nécessaire et réduit au strict minimum (utilisation de traitement aux huiles essentielles, d’insectes auxiliaires endémique).
- Associer des espèces complémentaires en équilibre écologique pour lutter contre les ravageurs.
- Mettre en place des aménagements anti-érosion limitant les glissements de terrain et favorisant le stockage du carbone dans le sol et la rétention d’eau (haies vives coupe-vent, digues filtrantes et micro-barrages pour la gestion des eaux pluviales et l’entretien des nappes phréatiques).
- Mettre des ruches dans les champs de caféiers (favorise la pollinisation et apporte une nouvelle source de revenue grâce au miel).
- Elever des poules, vaches ou chèvres. (En Equateur, les poules sont utilisées pour manger les larves et interrompent le cycle de vie d’une mouche qui ravage les cultures. Qu’en aux chèvres, elles aident à maintenir l’enherbement du sol à une hauteur convenable et offrent une source de nourriture et de revenue supplémentaire).
- Pratiquer l’agroforesterie en associant une production agricole annuelle et des arbres sur la même parcelle (permet d’augmenter la fertilité du sol grâce à leurs racines et feuilles, de lutter contre l’érosion, de mieux gérer les ressources en eau, de favoriser la biodiversité et de permettent de stocker encore plus de carbone sur la parcelle).
- Utiliser des plantes annuelles, bisannuelles et vivaces qui vont se développer à des rythmes décalés, selon le principe de succession rencontré dans la nature. Tout le système est organisé par strates afin d’optimiser l’utilisation des surfaces, aussi bien horizontalement que verticalement (basse : herbacées ; moyenne : arbustes et buissons ; haute : canopée).
- Tailler régulièrement les strates supérieures ou les plantes arrivées en fin de cycle pour perturber le système (l’objectif étant de soutenir la dynamique de croissance et d’accélérer la succession végétale).
- Valoriser les sous-produits et coproduits (Valorisation de la pulpe, coque et parche de la cerise de café, valorisation des feuilles, fleurs et bois de taille du caféier).
- Optimiser la ressource en eau en limitant l’irrigation et en maximisant le recyclage de l’eau.

Mr Kong, un Roi parmi les Robusta dans le monde du Café de Spécialité !

LES PREJUGES ONT LA VIE DURE !
Souvent décrié à tort, les bons Robusta gagnent à se faire connaitre. C’est pour cela que nous avons sélectionné pour notre assemblage à l’italienne « Vitalité », un très beau cru du Rwanda qui apporte toute son originalité et participe à la formation d’une Crema plus importante. Il n’a pas à rougir au côté de nos crus Péruvien et Brésilien, 100 % Arabica.
Originaire de la province Nord du Rwanda, ce café « Robusta de Spécialité » bénéficie de conditions de production exceptionnelles. Habituellement, le Robusta se cultive entre 100 et 1500 mètres d’altitude. Celui-ci issu de la variété Nganda pousse entre 1600 et 2000 mètres d’altitude, sur les hauts plateaux volcaniques dans le district de Gakenke. De cette altitude élevée, résulte une plus grande densité des grains et une plus grande complexité en tasse.
Toutes les conditions y sont réunies pour produire un grand Robusta. Après une récolte manuelle, le plus grand soin est apporté aux cerises. Elles sont d’abord triées par flottaison avant d’être dépulpées. Les grains sont ensuite placés dans une cuve pendant 12 heures pour une fermentation à sec. Après un lavage, ils vont sécher sur des lits africains, à l’ombre, pendant environ 2 semaines.
Le district de Gakenke est une grande zone de production caféière composée de lacs et de montagnes, idéals à la croissance des caféiers. Il se divise en 19 secteurs dont le secteur Coko, d’où est issu Mr Kong. Il y règne un climat de savane, avec un hiver sec et des précipitations plus importantes en été qu’en hiver. La température moyenne annuelle est de 21,3°C et les précipitations sont de 828 mm. De nombreuses forêts sont protégées et favorisent la préservation des Gorilles qui progressent d’année en année.
LE ROBUSTA C’EST QUOI ?
C’est un arbuste pouvant atteindre 10 m de hauteur. Généralement planté moins serré que l’Arabica du fait de sa plus grande taille, le Robusta existe sous différentes formes et variétés à l’état sauvage. Les variétés croisées sont souvent difficilement identifiables, mais les deux principales reconnues sont : Erecta, ou formes érigées, et Nganda, ou formes étalées.

L’IMAGE DU ROBUSTA S’AMELIORE !
Le Robusta, tient son étymologie du mot latin « robustus » qui signifie robuste. En effet cette variété de caféier est assez résistante et moins sensible aux maladies et aux changements climatiques que l’Arabica. Sa forte teneur en caféine y est pour quelque chose et agit comme répulsif naturel contre les nuisibles et autres maladies auxquels il peut être sujet. En tasse, il offre un goût plus amer et moins sucré que l’Arabica. Aujourd’hui, les principaux pays producteurs de Robusta sont le Vietnam, l’Indonésie et le Brésil. Il représente 40 % de la production mondiale de café.
Historiquement, le Robusta a été découvert tardivement par des botanistes européens dans les années 1900, aux abords de la rivière Lomami au Congo Zaïre. A cette époque le Congo est sous colonisation française (1882 à 1960). Son potentiel de rendement, sa capacité à pousser en plaine à des altitudes peut élever et sa grande résistance aux maladies, furent des atouts significatifs pour développer sa culture en Afrique Centrale. Là où l’Arabica peine à s’acclimater, le Robusta s’épanouit parfaitement. Il permit ainsi de répondre à une forte croissance mondiale de la demande de café de commodité (bon marché) pendant la seconde moitié du 20ème siècle. Par la suite, il fut introduit sur l’île néerlandaise de Java en Indonésie, puis en Inde, en Ouganda, en Côte d’Ivoire, au Vietnam et enfin au Brésil.
Son faible coût de production et son rendement plus élevé ont favorisé son expansion et sa commercialisation à travers le monde au détriment de sa qualité. Depuis des décennies, la logique de volume et de prix attractifs ont été longtemps privilégiée, laissant un impact durable dans l’esprit des professionnels et consommateurs. Ajouté à cela, le manque de recherche sur l’amélioration de sa culture et le côté élitiste du café de spécialité qui privilégie le 100 % Arabica, les mœurs évoluent difficilement.
Mais cela est en train de changer et d’évoluer dans certains pays. Car si le Robusta est cultivé comme l’Arabica, que les cerises sont récoltés soigneusement à maturité et que le process après récolte est qualitatif et maitrisé ; cela peut donner des résultats surprenant qui balayent toutes les idées reçues. Dès lors, il parait évident que le Robusta à un rôle à jouer dans le « Café de Spécialité ».
L’évolution positive de la dimension qualitative au sein de la filière permet d’observer aujourd’hui de nouveaux profils de tasse plus intéressants. Chez Café Toqué nous sommes convaincus qu’un très bon Robusta peut sublimer un assemblage et s’apprécier seul sans nécessiter de rajouter de l’Arabica, du sucre ou du lait.
LA MONTEE EN PUISSANCE DU CAFE VIETNAMIEN !
Le café a été importé au Vietnam pour la première fois au 19ème siècle pendant la période coloniale. La région s’appelait alors l’Indochine Française (1887 à 1954). Il était peu apprécié au départ par les Vietnamiens. Mais encouragé par les réformes politiques, il finit peu à peu par s’imposer et devenir un emblème de la culture Vietnamienne. On retrouve près de 570 000 producteurs localisés majoritairement dans la province centrale sur les hauts plateaux, riches en nutriment (basalte rouge) et bénéficiant de conditions climatiques optimales.
Aujourd’hui, certains producteurs ont pris conscience de l’importance de produire des grains de café de qualité et se sont lancé le défi d’améliorer sa qualité. Ils ont réussi à prouver qu’en portant la plus grande attention au café Robusta, depuis les fruits jusqu’à la tasse, les résultats sont similaires à ceux de l’Arabica. Un grand cru de café en grain 100 % Robusta dit « de spécialité » est donc possible.
Nul doute que vous en entendrez de plus en plus parler !
« Yuppie », l’espoir et la joie du Café Colombien !
Les terroirs de Colombie sont un peu notre péché mignon. Il donne en tasse avec le lait un mariage toujours aussi incroyable que ce soit en méthode douce avec le traditionnel café au lait du matin ou en Cappuccino au moment du goûter.
Et au vue des derniers Cuppings qui nous ont mis l’eau à la bouche, nous sommes fiers et heureux de promouvoir le café « Yuppie » de Colombie que ce soit en torréfaction filtre Yuppie ou bien en torréfaction espresso pour notre référence Cumbia.
C’est l’occasion pour nous de vous parler de ses 35 jeunes producteurs du terroir Planadas, regroupés au sein de la coopérative ASOCANAFI. En effet, après leurs études en ville, ils ont fait le choix honorable de revenir en campagne, cultiver des caféiers d’exception pour ainsi conserver le savoir-faire traditionnel et la richesse locale tout en préservant leurs croyances dans le respect de leurs « Terre Mère ». Un vrai dévouement au service d’un café de grande qualité.
Chacun travaillent d’anciennes variétés Colombiennes, telles que le Castillo et le Colombia sur plusieurs plantations de 2 à 4 hectares. Après récolte, ils transforment le café directement dans leur station de lavage commune. Durabilité, environnement et qualité sont les valeurs qui les guident pas à pas au quotidien.
LE NOM « YUPPIE », TOUT UN EMBLEME !

« YUPPIE » signifie Espoir et Joie ! Il s’agit d’un symbole très fort qui résonne dans le cœur de la nouvelle génération de caféiculteurs indigènes NASA WE’SX. Pour ses hommes et femmes, l’impact social de la production de café est considérable pour eux et leurs familles. Ils ont conscience d’être les garants de la biodiversité du terroir, au service d’un des cafés les plus fins de Colombie.
Pour cela, ils sont aidés par notre importateur Belco. En 2022, importateur et coopérative ont travaillé de concert à l’amélioration de la qualité et au développement du process nature pour réduire la consommation et la contamination de l’eau et ainsi générer un impact positif sur l’environnement.
L’accent a aussi été mis sur l’importance du séchage, de la traçabilité, de la gestion des séchoirs solaires et mécaniques, du taux d’humidité avant exportation et du temps transport. Tout cela pour produire l’un des meilleurs cafés du pays, de manière vertueuse pour l’environnement et aussi pour améliorer les revenus et la qualité de vie des producteurs.

UN CLIMAT UNIQUE EN SON GENRE !
Introduit à la fin du XVIIIème siècle le café est commercialisé en Colombie depuis le XIXème siècle. On y retrouve environ 560 000 petites fermes qui participent à l’essor du Café en Colombie et contribuent au marqueur identitaire du pays. Un vrai travail de fourmi tant le pays est escarpé par ses montagnes.
Notre café Espresso « Cumbia » est cultivé à très haute altitude (2000m) sur le terroir Planadas, au sud de la région de Tolima, l’une des plus importantes zones de production de café de haute qualité du pays. Situé au centre près de Bogota, la capitale, sur les contreforts de la cordillère des Andes, cette région est difficile d’accès avec un microclimat tempéré et humide (90 % toute l’année), souvent couverte par les nuages. Cela oblige les producteurs à opter pour une préparation après récolte dite « Lavée » avec une maîtrise du séchage stratégique, faite « à couvert » sous Patio.
Ce microclimat bien particulier favorise la culture des caféiers et offre une floraison incroyable, si bien que l’on a une à deux récoltes par an. Cet atout est rare et propre à la Colombie. Car la floraison est étroitement liée aux conditions climatiques tels que, l’exposition au soleil, les variations de températures de l’air et l’alternance des périodes humides et sèches, qui sont plus variables et aléatoire en Colombie que dans d’autre pays. Elles peuvent changer plusieurs fois par jour sans prévenir. C’est pour cela que sur le même caféier on peut retrouver en même temps des fleurs et des cerises de café prêtes à être récoltées.
Ainsi dans la région de Tolima, on peut avoir une récolte principale de Mai à Juillet et une récolte secondaire d’Octobre à Novembre.
Tous ses aspects font de ce café « Yuppie » un terroir d’exception. En tasse on retrouve une belle complexité, faîte d’arômes de fruits exotiques accompagnées de sucre vanillé et de chocolat au lait. La finale se veut longue, douce avec de subtiles notes florales et un corps moelleux.
Le Café et Le Cinéma, tout un long métrage !
CHEZ CAFE TOQUE NOUS AIMONS LES FILMS AUTANT QUE NOUS AIMONS LE CAFE !
Le Festival Lumière de cette semaine est l’occasion pour nous de mettre en lumière notre petit grain et de faire un joli rapprochement entre Café et Cinéma. Tous deux intemporels, ils illustrent parfaitement le reflet de notre société, évoluant au fil du temps et des époques.
Depuis longtemps un symbole de convivialité, d’hospitalité et de lien social, le café fait partie intégrante de nos vies. Son rituel bien ancré dans les mœurs et sa consommation mondiale, permettent aisément de l’utiliser comme équipement cinématographie, que ce soit comme boisson ou lieu.
Un café le matin pour bien commencer la journée, un café pour discuter avec des amis, un rendez-vous galant autour d’un bon café, un petit-déjeuner caféiné en famille le dimanche… Ce ne sont pas les situations qui manquent pour mettre en scène un jeu d’acteur. Des drames aux films de super-héros en passant par les comédies romantiques, le café n’est jamais bien loin. Il y a une quantité presque infinie de scènes de café iconiques qui nous vienne à l’esprit.

Le cinéma de la Nouvelle Vague l’a lui aussi beaucoup utilisé dans ces films. Comme lieu, il est à la fois ouvert et fermé, où l’intime et le social s’entremêlent autour de cette boisson magique qui éveil tous les sens et invite à l’échange.
Il inspire bon nombre de cinéastes. Chacun à sa manière, Julien Duvivier, Paul Vecchialli, George Lucas, Jean-Luc Godard, Barry Levinson y ont tourné des scènes qui restent gravées dans la mémoire, tant l’atmosphère qui y règne excite l’imagination. Même Quentin Tarantino, avec la scène du café empoisonné dans le film « Les 8 Salopards » ou la scène du grand nettoyage dans le film « Pulp Fiction », n’est pas en reste non plus.
Dans les westerns, les protagonistes sont souvent représentés en train de faire du café près du feu de camp. On se souvient tous, du film « Danse avec les loups », où le lieutenant John Dunbar alias Kevin Costner, moud et offre du café aux Lakotas. Ces derniers sont ébahis par le rituel de préparation et les saveurs de cette boisson qui leur est inconnue. Le café transcende les cultures et rapproche indubitablement les peuples.
Dans Breakfast at Tiffany’s, chef d’œuvre produit et dirigé par Blake Edwards, la première scène illustre parfaitement le rituel matinal New-Yorkais. On y voit Holly, alias Audrey Hepburn, sortant d’un taxi, un café à la main, qu’elle savoure gorgée après gorgée tout en admirant les vitrines.

Rappelons-nous également du thriller haletant, The Usual Suspect de Bryan Singer où le dénouement du film s’illustre autour du café. Quand l’interrogateur découvre la véritable identité du mystérieux patron de la mafia, la tasse de café s’échappe de sa main et vient se briser sur le sol. Cette dernière est montrée 3 fois à la suite, créant une atmosphère particulière de mystère résolu.
Autre cliché souvent illustré au cinéma est la qualité du breuvage et sa connotation de jus de chaussettes. Quand un café est dégueulasse, c’est souvent souligné avec beaucoup d’élégance et d’exagération de la part des acteurs.
On retrouve aussi le café dans les parodies comme le film « Y’a-t-il un pilote dans l’avion » de David Zucker, Jerry Zucker et Jim Abrahams. Ce classique montre parfaitement dans l’une de ces scènes l’impact de la pénurie de café. Alors que l’hôtesse de l’air annonce au micro tout un tas de catastrophe, les passagers cèdent seulement à la panique en apprenant qu’il n’y a plus de café dans l’avion.
Bref que ce soit dans les films comme Inception, Les Grands Frères, Le fabuleux destin d’Amélie Poulain, Thor, Mulan, Men in Black ou encore des séries comme Friends ou Sex and the City, le café joue un rôle prépondérant de fil conducteur et n’a pas fini de s’afficher au grand écran !
